JAMES ELLROY...J'y étais !
Lors de son passage en France, pour la sortie de son dernier livre, "La malédiction Hilliker" le grand James Ellroy était en séance dédicace dans ma ville de province ! Une belle occasion pour moi de rencontrer ce grand écrivain américain...
Je ne suis pas une inconditionnelle de l'écrivain, à part le "Dahlia noir" je n'ai rien lu de lui, mais je ne pouvais pas ne pas aller à sa rencontre. A peine arrivé dans la librairie, après le passage obligé de photographies pour les journaux locaux, il salue son public, réclame un café et commence ses dédicaces en précisant qu'il signera même les livres de poche les plus miteux ! Moi j'ai oublié mon bouquin mais au vu de la file qui se présente devant lui, je ne suis pas mécontente de ne pas avoir à attendre debout pendant au moins deux heures ! Je monte donc à l'étage de la librairie où va avoir lieu la rencontre avec ce phénomène venu d'outre-atlantique, mais là, déception il n'y a déjà plus de places et je me retrouve donc dans le fond de la salle...debout ! Mais bon tant pis, la table prévue pour la prise de parole est surélevée par rapport au public, je ne raterai donc pas une miette.
Après quelques instants d'attente, James Ellroy arrive en compagnie de son interprète, il a interrompu sa séance de dédicaces pour ne pas engendrer un trop grand retard, et il devra la reprendre par la suite. La libraire commence son interview et l'écrivain salue son public d'un : "Good evening, motherfuckers" !
Il nous remercie d'être aussi nombreux pour le rencontrer , alors que nous avions surement d'autres choses intéressantes à faire comme :"baiser, nous droguer ou nous prosterner devant ce stupide président Obama..".!!!" Voilà le ton de la conférence est donnée !
Ce soir il n'est pas questions de polars, mais James Ellroy répond aux questions sur son livre autobiographique :"La malédiction Hilliker" du nom de sa mère assassinée lorsqu'il avait 10 ans. Assassinat qui lui avait inspiré le célèbre "Dahlia Noir". Il raconte que sa mère l'avait giflé lorsqu'il lui avait confié qu'il voulait aller vivre chez son "enculé" de pére. Il avait alors souhaité sa mort...et trois mois plus tard elle avait été assassiné. Cet assassinat engendra en lui une forte culpabilité. Son livre évoque les femmes de sa vie et cette obsession des femmes qui l'habite, mais il dénie l'addiction et explique que dans son livre il n'y a rien de sexuel que du spirituel. Il avoue aussi être pour la peine de mort pour les agresseurs et les assassins de femmes. Depuis quelques années il a rencontré l'amour de sa vie, Erika, qui se promène dans notre belle ville car elle en a assez de l'entendre "raconter ses conneries" !
Pour clôre cette rencontre le public a la parole : "croit-il en Dieu" ? oui il est croyant. "Aime-t-il une autre musique que le classique" ? Le jazz (YES !!!!!) mais surtout pas le rock qui est une musique pour tous ceux qui ne savent pas grandir (hum, hum) et notre Jeanne D'arc nationale et bien il s'en "fout" il sait simplement "qu'elle a cramé dans cette ville"...Voilà c'est fini le grand James Ellroy a été fidèle à son image tout en démesure et en provocation !
Et moi je regagne mes pénates heureuse d'avoir vu en chair et en os ce grand nom de la littérature américaine !